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Synthèse de notre conférence avec Brice Lalonde

Synthèse des échanges et retranscription des propos tenus lors de notre conférence avec Brice Lalonde

L’éclairage sans concession de Brice Lalonde sur la transition écologique

A l’occasion de notre assemblée générale du 25 novembre, nous avons eu le plaisir d’accueillir Brice Lalonde, ancien ministre de l’environnement, pour une intervention à la fois lucide et sans complaisance. Pendant plus d’une heure, il a partagé son analyse de la transition écologique, de la gouvernance européenne, du rôle des entreprises et des défis rencontrés par les territoires. Une intervention dense, riche en éclairages, qui a permis de mieux comprendre l’ampleur du changement à conduire et les contradictions qui freinent sa mise en œuvre.

Un “backlash écologique” européen

Brice Lalonde décrit une Europe rattrapée par la réalité : multiplication des normes, exigences de reporting (comme la CSRD), contraintes techniques et administratives… Beaucoup d’États commencent à reconnaître que certaines ambitions étaient déconnectées des capacités réelles des entreprises. L’objectif n’est pas de renoncer à la transition, mais de retrouver un équilibre entre ambition écologique et compétitivité économique, sous peine de fragiliser durablement l’industrie européenne. « On est dans le backlash écologique : on est peut-être allés trop loin. »

Entre États-Unis et Chine : deux visions radicalement opposées

Il rappelle que les États-Unis sont « un pays totalement pétrolier » et qu’ils assument pleinement de renforcer l’exploitation des hydrocarbures. À l’inverse, la Chine avance à une vitesse impressionnante sur les technologies vertes, formant chaque année un million d’ingénieurs et développant massivement les infrastructures nécessaires.
L’Europe se retrouve au milieu de ces deux modèles, contrainte de concilier souveraineté énergétique, décarbonation et maintien d’une base industrielle solide.

La transition énergétique :

Contrairement au discours décroissant, l’ancien ministre de l’environnement insiste : la transition énergétique implique plus d’infrastructures, plus de production, plus d’investissements, et certainement pas moins. « La transition, ce n’est pas la décroissance : c’est un immense effort industriel. » Construire des centrales, déployer des éoliennes, développer des filières batteries, moderniser les transports, tout cela nécessite un tissu industriel performant et stable. La clé, selon lui, réside dans la cohérence des politiques publiques : une transition ne peut réussir si les règles changent tous les six mois. « Si on tue nos entreprises, on aura peut-être moins d’émissions, mais on sera morts aussi. »

Les territoires face à des injonctions contradictoires

Brice Lalonde souligne également la situation complexe vécue par les élus locaux. Entre ZAN, lutte contre l’artificialisation, manque de foncier, besoins en recyclage, farandole de normes et pression de l’État, beaucoup se retrouvent paralysés. À l’approche des municipales, la prudence domine : difficile de construire un projet territorial quand les règles évoluent sans cesse.

Un système politique instable et une compréhension limitée du terrain

L’absence de majorité parlementaire crée une situation inédite :
« Pour la première fois depuis la Ve République, c’est le Parlement qui décide… et il n’a pas l’habitude. » Il pointe également une faible culture économique et industrielle chez certains responsables politiques, d’où des lois ambitieuses mais parfois déconnectées des réalités opérationnelles. D’où l’importance, selon lui, de réinstaller les entreprises au cœur du dialogue et de cesser d’opposer écologie et développement.

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